5 pièges à éviter quand on intègre des reprises dans son répertoire


Les reprises de chanson, quel intérêt ?

On peut intégralement baser son répertoire sur des chansons écrites par d’autres ou mettre quelques reprises dans un répertoire de compositions histoire de varier les plaisirs. Dans les deux cas, on rend hommage à un groupe ou une chanson qui nous plaisent, et on bénéficie de chansons ayant déjà fait leurs preuves du point de vue musical. 

La reprise est aussi un moyen intéressant pour interagir avec les auditeurs : on peut fédérer le public qui apprécie déjà l’original ! Le message est clair, la communication est facile ; l’inconvénient est que la reprise n’apporte pas beaucoup de surprises du point de vue de la structure musicale, et ne valorise pas spécialement le groupe par rapport à un autre qui l’effectuerait aussi bien.

Lorsque la chanson est modifiée de façon notable, on parle plutôt d’adaptation. Une adaptation présente l’avantage d’être plus originale, tout en laissant la source évidente. C’est un bon moyen de valoriser sa créativité. Mais mieux vaut qu’elle soit intéressante, sinon le public risque de bouder un peu et de regretter l’original !

Voici 5 pièges à éviter quand on choisit des reprises pour son répertoire.

 

Piège n°1 : choisir une chanson uniquement parce qu’elle vous plait à l’écoute 

Il n’y a qu’une manière de savoir si une reprise peut vraiment être intégrée dans votre répertoire : la chanter, et la jouer avec vos musiciens.

On peut découvrir qu’une chanson est difficile à chanter pour nous, alors qu’à l’écoute elle semble aisée pour le chanteur original (ex : tonalité très haute ou très basse, son très intense, riffs vocaux complexes, chant très nuancé…). Dans ce cas, demandez-vous si des modifications simples la rendront à votre portée (ex : changer la tonalité), ou bien si pour le moment il vaut mieux la travailler seul sans la présenter en public.

Une chanson peut aussi bien sonner en VO parce qu’elle a été mixée de manière complexe (ex : 4 voix mélangées, un clavier qui double la voix, des effets qui la rendent plus attractive…) et la reprise peut ne pas bien sonner avec une instrumentation plus simple. Si vous tenez à cette chanson malgré tout, envisagez de l’adapter différemment.

Ex : faire du Beyoncé comme Beyoncé ? Risqué ! Le groupe Pentatonix a créé un medley purement vocal ; effet assuré !

 

 
 

 

Piège n°2 : croire qu’on fait comme l’original… quand ce n’est pas le cas 

Beaucoup de chanteurs pensent que chanter une chanson comme l’original, c’est simplement chanter la bonne note, chanter juste. C’est une approche très réductrice du travail du chanteur !

Le chanteur peut chanter une note avec un volume particulier, une articulation précise, du vibrato ou pas, un mix plus ou moins intense, un timbre spécifique, une intention particulière dans l’émotion, etc. Chacun de ces points demande un travail spécial, et parfois sur le long terme.

C’est pourquoi une chanson plaisante dans la version originale peut devenir ennuyeuse dans une reprise, même si elle est chantée juste : si elle manque de nuances ou d’intensité, d’émotions et de sincérité, il y a moins de chance qu’elle marque l’auditeur ! Vous allez donc devoir vous approprier la chanson, travailler votre interprétation pour lui donner un sens qui vous correspond, tout en respectant vos aptitudes vocales.

ex : Une vidéo qui est un montage humoristique façon "X Factor", et qui nous montre une interprétation à côté de la plaque ! 

 

 
 

 

Piège n°3 : croire qu’on connaît la chanson… quand ce n’est pas le cas

Vous êtes-vous demandé de quoi parle cette chanson aux paroles abstraites ? Êtes-vous capable de traduire le texte de cette chanson étrangère sans erreur ? Si ce n’est pas le cas, vous risquez de faire des contre-sens ou des interprétations aberrantes… C’est ainsi que l’on voit parfois des enfants chanter un texte qui parle de sexe ou d’alcoolisme sans en avoir conscience, ou des chanteurs faire de grands sourires sur une chanson qui parle de souffrance !

Connaître la mélodie ou quelques phrases du refrain ne signifie pas que vous avez tout compris de la chanson. Creusez sa signification, et demandez-vous si le message véhiculé vous convient. Un conseil : ne vous fiez pas uniquement aux clips officiels, parfois ce sont des visuels racoleurs pas très cohérents avec les paroles !

ex : Ben Harper : Steal my kisses - Un clip étrangement typé « rap bling bling » pour une chanson qui parle d’un amour non réciproque.

 
 
 

 

 Piège n°4 : trop se comparer à l’original… ou pas assez

Qui dit reprise dit comparaison avec l’original, à un moment ou un autre ! Faire « moins bien » que l’original est subjectif si c’est juste une histoire de goût, mais c’est plus ennuyeux si vous êtes franchement à côté de la plaque. Il y a 2 possibilités :

- soit c’est juste un peu moins bien, un peu moins en place, un peu moins stylé, mais pas mauvais du tout. Rappelez-vous que votre ego peut vous empêcher de vous contenter d’une version très correcte. Auquel cas, un travail bien ciblé pendant vos cours de chant peut vous permettre de progresser pour que votre reprise ait vraiment de l’allure.

- soit c’est franchement moins bien, et pas très flatteur pour le groupe. Vous jouez du Green Day, mais sans la rigueur rythmique qui contribue à l’efficacité ? Vous chantez du Jamiroquai mais vos habitudes de chanteur pop vous empêchent de groover ? Encore une fois, mieux vaut une version modifiée à votre sauce et qui sonne qu’une version copiée qui semble faiblarde.  

ex : The final Countdown (Europe), reprise filmée par un sonorisateur : une version qui restera dans l’histoire… pour de mauvaises raisons !


 
 

 

Piège n°5 : se contenter de faire comme l’original… même quand ça sonne

Il faut être réaliste : il n’y a qu’Adele pour sonner comme Adele, et que Bruno Mars pour sonner comme Bruno Mars. Si vous êtes excellent, vous sonnerez au mieux comme… une bonne copie d’Adele ou Bruno Mars. 

Une meilleure stratégie serait donc plutôt de sonner comme vous-même au top de vous-même, car cela, personne à part vous ne peut le faire ! Votre timbre se marie bien à cette chanson ? Demandez-vous quels outils de style vous avantageront encore plus. Vous avez une idée d’interprétation totalement différente ? N’hésitez pas à la creuser ! Vous êtes capable d’improviser ? Créez un moment unique sur la partie solo !

Il existe déjà des centaines de versions copiées-collées bien faites, mais sans âme, sur le net. Mettez vos aptitudes au service d’une version qui n’appartient qu’à vous-même ! 

ex : Dirty Loops : adaptation de Rolling in the deep (Adele) en mode « jazz fusion de ouf » !

 

 
 

  

Alors, reprise ou adaptation ?

 

Les 2 offrent des avantages et des inconvénients, à vous de choisir selon vos objectifs et ce qui met votre groupe en valeur. Cherchez l’inspiration chez les grands, puisez dans le réservoir des musiques intéressantes, mais ne vous limitez pas à du copiage !

Et le top du top, c’est quand votre reprise ou votre adaptation a encore plus de succès que l’originalcf cet article sur des chansons qu’on pensait être des originales ! 

 


 

5 pièges à éviter quand on intègre des reprises dans son répertoire
Diane Douet 28 février 2017
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