Promouvoir la musique sur une radio indépendant

L'interview de Mallis, président de La Grosse Radio

 

 Ceux qui suivent ma page facebook ont déjà vu passer des publications à ce sujet : depuis 2011, je chronique de temps à autres pour une webradio, La Grosse Radio, sur le canal Rock. Je rédige des chroniques de disques, de concerts, de livres, ou des billets d'humeur. J'effectue ce travail à titre bénévole, afin de soutenir une radio originale dans sa programmation et ses objectifs, de soutenir des groupes émergents, et de partager mes impressions musicales. Le Studio Excell Voice et la Grosse Radio sont en outre partenaires depuis janvier 2013.

Je vous propose aujourd'hui de rencontrer le président de La Grosse Radio, Mallis, qui a accepté de répondre à mes questions indiscrètes, et nous parle à coeur ouvert de ses convictions ! 

 

Peux-tu te présenter et nous raconter ton parcours en quelques mots ?

Mon parcours est atypique, entre commerce, informatique et monde de la radio, le tout avec pour quasi seul loisir, la musique et... la radio. 

 

Quels sont tes groupes / styles de musique préférés ?

Je n'ai pas de style de musique de prédilection, même si le rock (vaste étiquette) a été ce que j'ai le plus écouté, ou le metal progressif dès lors qu'il n'est pas démonstratif mais mélodique. J'aime la musique classique romantique, surtout les concertos pour piano, j'aime les bidouilles électroniques, le groove, j'adore le trip-hop, j'aime la belle chanson française à texte, le bon rap, le reggae tendance dub. J'aime les groupes qui tentent des fusions audacieuses, la musique celtique, l'électro, etc. 

 

Quels sont tes chanteurs préférés, et pourquoi te plaisent-ils autant ?

Les deux qui m'ont le plus allumé sont sans conteste : Higelin pour sa folie, son verbe, sa théâtralité et son amour des gens. Higelin sur scène dans les grandes années c'était monstrueux, imprévisible et d'un point de vue musical, irréprochable. Ensuite c'est Steven Wilson, que j'ai connu grâce à des bons potes, notamment avec Porcupine Tree qui, aujourd'hui reste dans mon top 1 ! Le gars est un monstre, autodidacte, qui joue de tout, compose comme peu de gens, chante avec conviction et se paie le luxe d'être un ingénieur du son hors pair  !

 

Es-tu toi-même musicien ?

Oui, mais pas autant que j'aurais aimé l'être. J'ai appris le clavier tout seul, bidouiller les sons m'a attiré très jeune, et faire de la musique avec les potes ou de la scène c'est quand même très chouette… Mais j'ai dû faire 5 concerts mort de trac, donc je passe ! J'ai aussi composé tout seul avec mes machines, ou encore en groupe en tapant le bœuf. Donc je connais le domaine, ce qui évidemment a contribué à l'orientation des missions que je souhaitais.

Ce qui est certain, c'est que j'aime la musique, et je pense que je lui rends bien plus hommage et service en faisant de la radio qu'en en jouant moi-même. Et puis être musicien n'est pas vital pour moi, et je crois que pour être au top il ne faut penser qu'à ça.

 

Parlons maintenant de ton "bébé". Comment est née La Grosse Radio (LGR) ?

J'ai toujours voulu faire de la radio, parce-que j'ai toujours été fasciné par ce procédé qui permet à un type derrière un micro de parler à tout un tas de gens, en direct. Malheureusement, j'ai vite compris que ce milieu était bien trop fermé, clos et formaté pour pouvoir y faire des choses utiles. Je ne dis pas qu'il m'a été fermé, j'ai la chance d'avoir approché de très près toutes sortes de radios, mais enchaîner les mêmes 40 disques chaque jour, ça me fait peur  !

Alors j'ai enchaîné les expériences à différents postes (animation, productions, réalisation, programmation), jusqu'à ce que le net arrive... Et là je me suis dit que c'était une aubaine fantastique de pouvoir enfin faire ce que je voulais vraiment faire en radio, sans contrainte. C'est bien d'être critique sur le travail des autres (et je ne m'en prive pas), mais à un moment donné il faut aussi faire ce qu'on croit être «si bien» pour vérifier que ses idées tiennent la route et accessoirement qu'elles intéressent des gens. 

Donc grâce à des amis (que je ne remercierai jamais assez) qui m'ont installé le premier ordinateur préparé pour diffuser sur le net, quelques micros et une petite table de mixage, La Grosse Radio a diffusé pour la première fois le 10 octobre 2003, à 22h00 avec tout un groupe de potes qui étaient venus pour l'occasion. Un grand moment, et depuis, «la grosse» ne s'est jamais arrêtée.

 

Où en est LGR maintenant ?

Aujourd'hui La Grosse Radio a 11 ans et deux petites sœurs de 5 ans (NDLR : une radio reggae et une radio metal, en plus de la radio rock). Notre travail est reconnu par les professionnels de la musique (labels, tourneurs, producteurs), par énormément d'artistes, par pas mal de gens de radios. Nos trois webradios sont les plus écoutées chacune dans leur format thématique (Source OJD). Au-delà de la satisfaction personnelle et d'équipe, il faut démontrer qu'une ligne éditoriale que l'on croit juste rencontre des gens, partout sur la planète, qui adhèrent au même parti pris que vous. Je dois reconnaître que c'est assez grisant, de se dire qu'un type en Afrique, en Asie ou en Australie ou deux pâtés de maisons plus loin, écoute en même temps que vous le disque que vous avez choisi de diffuser et qu'il clique sur «good» sur le site ! Vous proposez, le public dispose. C'est d'autant plus gratifiant que pour se faire connaître sur Internet, c'est bien plus compliqué qu'en FM. 

 

En quoi LGR peut-elle être utile aux musiciens amateurs ou professionnels ?

LGR peut être utile aux musiciens parce que, malheureusement, la très grosse majorité des radios se fout totalement de ce qui se passe sur les scènes de France et les salles de répétition. Ces gens de radios ne connaissent que les grosses majors du disque, que les énormes salles de concerts comme Bercy, le Stade de France ou les Zéniths. Ils n'obéissent qu'au business du disque. On a des exemples de radios qui prennent des pourcentages sur les ventes de disques qu'elles diffusent, des radios qui font réécrire une partie de texte, ou qui font chanter le nom de leur station dans les refrains de ceux qu'elles prétendent aimer. Ces radios se permettent de tronquer des disques jugés trop longs, de les pitcher pour qu'ils soient plus dynamiques : toujours cette peur que l'auditeur se barre et que les recettes baissent ; toujours ce nivellement par le bas, parce qu'elles pensent que l'auditeur ne peut pas écouter un morceau de plus de 3 minutes, ou d'un artiste qu'il ne connaît pas, ou d'un titre un peu marginal.  

LGR a cette particularité de fabriquer des programmes avec des artistes ultra-confirmés, en vogue, des légendes, et des artistes indépendants ou autoproduits. C'est unique, en tout cas au point où nous le faisons, nous. D'ailleurs on nous a pas mal critiqués dans les débuts, parce qu'il fallait soi-disant être 100% nouveaux talents ou 0%  ! Notre truc, c'est de démontrer qu'il y a des artistes indés ou autoproduits qui n'ont rien à envier à des méga-pointures. Ce qui n'enlève rien à ces dernières et apporte tout aux premières.

 

Qu'est-ce qui distingue LGR des autres webradios ?

La première chose c'est qu'elle est 100% indépendante : nous ne dépendons de personne. Nous fabriquons tout en interne, nous n'utilisons que des serveurs dédiés que nous administrons nous-même, nous fabriquons nos radios en interne, y compris les habillages d'antenne (ça ne m'intéresse pas d'avoir les mêmes jingles qu'ailleurs, tout ça parce que ça ferait plus «pro»). De plus, chaque radio a son prolongement sur le site internet grâce aux webzines et aux antennes interactives.

Dans les trois webzines (rock, metal et reggae) nous chroniquons des albums, faisons des live reports, publions des actus, des clips, etc. Dans les antennes interactives nous proposons aux artistes et aux labels de soumettre leurs œuvres aux votes des internautes et de nos comités d'écoute. Si le groupe obtient plus de 70%, le titre rejoint la playlist antenne. Des milliers de groupes sont passés par cette plateforme depuis que nous l'avons développée en 2006. 

Les différences sont aussi dans les lignes éditoriales, la plupart des autres webradios produisent des programmes très proches de ce qui se passe en FM, celles-là retiennent moins mon attention que celles qui proposent des formats complètement dingues, osés ou nouveaux. Pardon, mais les fous qui ont pondu Bide & Musique me font plus vibrer que ceux qui nous font un énième «hits machin chose».

 

Du point de vue humain, quelles sont les valeurs essentielles de LGR ?

Je crois que La Grosse Radio est humaine, tout simplement. Déjà, on l'appelle tous affectueusement «  La Grosse  » ce qui est très humain ! Plus sérieusement, j'ai toujours pensé que comme LGR est une association, il fallait qu'elle permette d'associer des talents, dans tous les domaines (radio, informatique, développement web, animation, écriture journalistique, photo, etc). Quasiment tous les gens qui travaillent pour LGR sont des débutants ou des gens pas encore très expérimentés à qui nous avons décidé de faire confiance parce que nous sentions leur potentiel, leur envie et leur passion. Nous avons des chroniqueurs qui se retrouvent à interviewer des artistes qu'ils n'auraient jamais pu rencontrer autrement. J'ai eu plusieurs témoignages dans ce sens qui m'ont beaucoup touchés, et tous les retours d'artistes qui nous témoignent leur joie d'être enfin soutenus par un média.

Donc pour les valeurs essentielles, je dirais, le sens humain, le naturel, la loyauté et, très important pour moi, l'esprit combatif et militant.

 

Quel est ton rôle en tant que président de LGR ?

Mon premier rôle est d'avoir LE cap toujours à l'esprit, même si on est bien souvent obligés de prendre des chemins de traverse pour le poursuivre, mais il doit rester dans le viseur.

Ensuite il faut fédérer parce que seul, on n'est rien. Il faut trouver des gens avec des talents différents des vôtres mais qui comprennent votre état d'esprit et le partagent. Et ça existe  !

Ensuite il faut faire jouer l'orchestre, donner des indications tout en laissant les gens proposer, et de temps en temps trancher. Au-delà d'être président, ce qui est bien entendu assez gratifiant, surtout quand on voit le nombre de collaborateurs bénévoles qui sont dans le staff (une bonne cinquantaine), j'ai d'autres rôles. Et croyez-moi, entre les tâches administratives, la surveillance du site, les centaines de mails chaque jour, et accessoirement la programmation musicale du canal rock dont je m'occupe seul, et les habillages des trois radios, c'est un sacré rôle. Et des rôles aussi copieux que le mien on en a d'autres, et pas des moindres, comme le développement, la communication, les partenariats, les concours, les développements informatiques, et toute la partie écrite.

Un œil partout, et une grande confiance en mes potes, voilà mon rôle.

 

A ce jour, quel est ton meilleur souvenir en tant que président de LGR ?

Je n'ai pas de «meilleur souvenir» mais la chose la plus courante qui me touche c'est quand je tombe par hasard sur quelqu'un qui connaît LGR, parce qu'on a beau dire, internet c'est bien, mais voir qu'à travers cet outil fabuleux on est en contact avec des vraies personnes, c'est grand ! J'ai pour tout salaire gagné plusieurs très belles amitiés, c'est pas si mal payé, président de La Grosse Radio  !

 

A ce jour, quel est ton pire souvenir en tant que président de LGR, et comment le vois-tu avec du recul ?

Là je dirais que c'est le départ de certains collaborateurs, qu'ils partent pour d'autres aventures sans animosité ou qu'ils partent parce qu'on découvre qu'on n'est finalement pas en accord sur des choses essentielles. Je vis ça comme un échec, parce-que je me dis que je n'ai peut-être pas assez expliqué, que je n'ai pas été assez convaincant, ou même que j'aurais dû voir le problème plus tôt.

Les gens avec lesquels on fait tourner l'association sont des amis, qui l'étaient ou qui le sont devenus, c'est forcément douloureux à plus ou moins grande échelle quand l'un d'entre eux part. C'est la vie, la vie humaine pour rejoindre ce que je disais plus haut.

 

Dans les interviews on fait un peu le Jeu de la Vérité... Donne-nous une qualité de ta personnalité qui t'est utile pour être président de LGR, et un défaut qui parfois te pose problème !

Je ne citerai que deux qualités (soyons modestes !) : la détermination et l'endurance. Onze ans, chaque jour, ce n'est pas rien, et il faut croire au projet pour tenir, même si mon plus proche entourage est un allié précieux. Bon, il faut que je cherche deux défauts maintenant  ! Sûrement un peu trop moralisateur et exigeant, ça oui, je peux comprendre que ça ne soit pas facile tous les jours de bosser avec moi, mais je crois que je suis juste, et que comme les résultats sont là, on me pardonne ces travers. Ou alors on me les fera tous payer un jour, va savoir  !

 

Certains lecteurs seraient peut-être intéressés pour devenir eux aussi chroniqueurs bénévoles sur LGR… Quelles sont les qualités que tu recherches chez un chroniqueur ?

La passion et l'envie sont les premiers moteurs, et il faut être prêt à s'investir dans ce rôle de chroniqueur si on veut durer. On cherche avant tout des gens qui écrivent parfaitement, sans faute et avec une belle plume. Ensuite, de la rigueur et du travail, mais quand on a envie c'est facile. Chroniqueur à LGR, c'est la possibilité d'écouter plein de disques avant tout le monde et de rencontrer des artistes, ça se mérite un peu non  ? On en a beaucoup de très bons dans nos webzines, il faut aller lire leur prose.  

 

Le sujet est vaste, mais peux-tu nous expliquer ton point de vue sur la musique actuelle et le fonctionnement du milieu musical tel que tu le connais ?

A mon avis il y a deux mondes dans ce secteur, ce qu'on appelle «  l'industrie musicale  » d'un côté, et le secteur indépendant ou alternatif de l'autre. L'industrie musicale (comment a-t-on pu accoler ces deux mots...) c'est le business avant tout, la production d'artistes Kleenex, de «one shot» et de morceaux fabriqués et conçus pour vendre. Le vrai problème, c'est que c'est cette partie qui a pris le dessus, qui est omniprésente et masque l'autre, la vraie, la partie artistique. C'est bien qu'il y ait des groupes énormes et internationaux, mais ce système, depuis un bon bout de temps, fait disparaître les autres. Quand on résume le rock français à ce que fait Indochine, pardon mais je ne peux pas rester les bras croisés à me dire que c'est parce que les autres seraient mauvais... On se comprend non  ?

Des mastodontes de production et de distribution trustent le marché, avec pour seul cap les bénéfices, en complicité avec les gros réseaux de radios. Le secteur est totalement verrouillé, un artiste qui arrive de nulle part (autoproduction) ou d'un petit label indépendant n'a quasiment aucune chance d'être joué sur des gros réseaux FM ou d'être épaulé par des majors, qui, d'ailleurs ne développent plus d'artistes et pire, se débarrassent des «vieux qui ne rapportent plus assez».  Pour en revenir à Higelin, je l'ai vu, en vrai, nous expliquer comment il s'était fait lourder de sa maison de disques et surtout pourquoi, je n'oublierai jamais de quoi est capable cette «industrie musicale».

Alors bien sûr il doit  toujours exister des contre-exemples, mais en majorité voilà où on en est. Plus de risques artistiques, plus de programmes radios audacieux, tout est devenu lisse et sans saveur. Même nous, on est obligés de rester un minimum accessibles, les auditeurs des autres radios ont tellement été, eux aussi formatés, qu'on est contraints de respecter quelques codes si on veut pouvoir faire passer notre message et surtout celui des artistes qu'on soutient.

Heureusement, il y a des labels indépendants, des tourneurs et des artistes qui sont restés du bon côté, celui de la passion, de l'art comme moteur. On collabore beaucoup avec eux, c'est assez excitant. Mais cette frange est bâillonnée et mise de côté. Je me dis que la roue tournera un jour, le net permet à des initiatives comme les nôtres de devenir visibles, du coup ça donne un peu d'expositions médiatiques à des gens jusqu'ici peu diffusés ; le plus marrant c'est que dans ce monde indépendant, tout le monde fait grandir tout le monde. 

Nous nous considérons comme un grain de sable, pas plus, pas moins. Un grain qui pourrait gripper la mécanique, non pas pour la détruire, mais pour la ralentir un peu afin qu'elle laisse un peu de place à tout le monde.

 

Quels sont à ton avis la principale lacune et le principal point fort de la musique française actuelle ?

Personnellement je ne fais aucune différence entre la musique française et la musique internationale, mais ce qui est certain, c'est que la langue française est un atout indéniable pour les auteurs, mais un atout à double tranchant, parce que notre langue requiert une sacrée bonne plume pour être mise en musique, surtout en rock où il faut en plus que ça «sonne». Côté lacune  ? Une certaine folie que, par exemple, les Anglais ont  !

 

Un peu de philosophie maintenant... qu'est-ce que la musique apporte à ton sens de si important, pour que tu donnes autant d'énergie à LGR ?

La musique est pour moi un vecteur universel d'émotions ; il y en a d'autres, mais la musique est certainement le plus accessible, le plus répandu et le plus puissant. Quand on l'associe à la radio pour le véhiculer alors on obtient un outil fabuleux, un outil pour rassembler les gens et les inciter à partager. J'ai fait découvrir des tonnes de musiques à nos auditeurs, mais je n'ai jamais découvert autant d'artistes et d’œuvres musicales que grâce à LGR. Rien que pour ça, ça valait le boulot abattu.

 

L'an passé nous avons mis en place un partenariat entre nos deux structures ; nous avons également organisé ensemble un jeu-concours pour gagner des cours de chant et du coaching scénique. Pourquoi avoir mis en place ce partenariat ? Que trouves-tu intéressant dans l'approche du Studio Excell Voice, en tant qu'intervenant dans le milieu musical ?

J’ai voulu monter ce partenariat parce-qu’enseigner l'art de la musique ou du chant est capital, et je trouve qu'en France, l’Éducation nationale est nulle sur ce point. Comment un gosse peut-il se découvrir une vocation musicale dans un cours de flûte à bec en classe au collège ? On est vraiment en retard sur le sujet. Cela ne crée pas de vocations, alors toutes les bonnes volontés alternatives sont bonnes à soutenir. Et le concept du Studio Excell Voice est en accord avec son temps ; c’est par exemple le côté enseignement à distance via le net que je trouve très intéressant, et à exploiter, une bien belle idée. Et puis c'est fait avec le cœur, je le sais  !

 

On imagine que tu as plein de projets pour LGR… peux-tu nous en citer un ?

Faut que je fasse gaffe à l'espionnage industriel  ! Oui, si tu veux savoir, LGR attend encore une petite sœur qui est en gestation et qui devrait bientôt voir le jour. Elle sera très différente des trois autres et on travaille énormément sur ce programme. Je ne peux en dire plus, mais restez dans le secteur  !

Allez, autre scoop : on bosse comme des fous (enfin, surtout le développeur) sur ce que beaucoup de nos auditeurs attendent depuis trop longtemps, les applis pour smartphones. C'est lourd à faire quand on n'a pas de moyens, mais on va y arriver très prochainement, c'est en cours et bien avancé déjà  !

 

Tu es quelqu'un de très actif, et pourtant tu restes accessible et très réactif, comme cette interview en est la preuve. Quel est ton secret pour réussir à tout gérer ?

Le premier secret c'est qu'avec l'informatique on peut quasiment tout faire de partout, et le second c'est qu'on s'est fabriqué des outils très pratiques. Il n'en reste pas moins que le temps manque, qu'il nous faudrait des moyens financiers bien plus importants pour parvenir non seulement à vivre de cette activité pour pouvoir y consacrer plus de temps, mais aussi pour monter des lives, couvrir les festivals, faire des tournées pour aller à la rencontre des artistes et des auditeurs. Si on arrive à ça, alors je pense que cette folle aventure aura réellement servi à quelque chose d'utile artistiquement.

 

Aurais-tu un conseil à donner aux chanteurs qui liront cet article ?

Je n'ai pas la prétention de donner des conseils aux chanteurs, je chante mal  ! Allez, peut-être d'être eux-mêmes, de ne pas plagier, et surtout de faire gaffe aux influences. On en a tous, des influences, mais je crois qu'il faut les multiplier pour les diluer et les assimiler pour s'en libérer et devenir unique. On n'a pas besoin d'un deuxième Bono ou d'un deuxième Bellamy, ceux-là fonctionnent très bien !

 

Mallis, merci d'avoir pris le temps de répondre à ces questions ! On te laisse le mot de la fin :

« Marre de la FM »  ! Et merci pour ton aide précieuse à La Grosse Radio, et pour cet écho à notre travail !

  

***

Pour illustrer un peu plus l’article précédent, voici un lien vers une chronique que j’ai rédigée : un « flashback » sur l’album de The La’s. Je vous invite à la lire, entre autres pour la partie concernant la capacité créatrice des musiciens, qui peut tous nous concerner à un moment ou un autre dans notre vie artistique !

http://www.lagrosseradio.com/rock/webzine-rock/flashback-rock/p10055-the-la-s-the-la-s.html 

 


 

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Diane Douet 31 octobre 2014
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