On traverse tous régulièrement ces périodes, on sait qu'elles arrivent un jour où l'autre, mais ce n'est jamais agréable : c'est le blocage !
On ne sait plus comment s'y prendre, on a l'impression de stagner, ou que ce qui marchait hier ne marche plus aujourd'hui. On ne sait plus trop pourquoi on fait les choses, on s'énerve pour un rien, ou on perd sa motivation.
Cela peut arriver dans des périodes de fatigue importante (c'est parfois le cas en début d'année, ou avec les péripéties sanitaires actuelles), ou après une période de travail intense, voire juste après des progrès vocaux notables.
Voici 5 astuces, testées et approuvées par moi-même, qui m'ont permis de sortir des périodes de blocage, et de me faire du bien dans la pratique du chant.
Il est probable qu'en les lisant vous pensiez « rien de neuf sous le soleil, je sais tout ça ! », mais demandez-vous si vous les mettez réellement en pratique... savoir est une chose, faire en est une autre.
Approche n°1 : revenir aux bases
Trop compliqué ? Simplifie !
Ce qui peut par exemple nous bloquer en étudiant une approche nouvelle, ou pratiqué des chansons ou exercices de niveau difficile, c'est de vouloir appliquer tout ce qu'on sait en même temps, ou en faire trop (ex : mettre un son temporaire partout même quand il est inutile, surveiller en même temps la connexion au grave, le mouvement de la mâchoire, et la position du larynx tout en se concentrant sur les paroles etc).
Si vous avez l'impression d'avoir des nœuds dans la tête, revenez à l'essentiel : peu d'outils, mais les meilleurs pour vous. Choisissez 1 élément de base, par exemple le lien à la voix parlée ou la signification du texte, et laissez-faire le reste. La simplicité est souvent mère d'efficacité et vos sensations seront bien meilleures.
Approche n° 2 : adapter sa vitesse
Deux situations peuvent se présenter : soit on sait ce qu'on a à faire, par exemple utiliser un son temporaire, mais on ne le fait pas, parce qu’on se dit inconsciemment qu'on ne devrait plus en avoir besoin depuis le temps qu'on travaille ; soit on est effectivement en train de progresser, mais on se dit que ce n'est pas assez rapide car il y a encore d'autres éléments qui ne sont pas en place.
Ce raisonnement est assez typique des chanteurs impatients qui aimeraient que tout marche tout de suite. Un certain temps est nécessaire à la mise en place de la mémoire musculaire. Cela signifie parfois revoir sa conception de l'échelle du temps des progrès, et interroger notre besoin de « tout, tout de suite ». Et si, tout simplement, vous preniez votre temps en profitant du voyage vocal ?
Approche n°3 : mettre de la diversité dans la pratique
Je vais juste rêver que je chante aujourd'hui, c'est déjà assez fatigant comme ça
Je vois parfois des chanteurs s'acharner sur un style de musique qui leur plait, mais leur demande trop d'efforts à leur niveau, ou bien travailler uniquement un aspect de la voix (exemple typique : le volume et l'intensité du timbre). Souvent ces approches débouchent sur beaucoup de fatigue vocale, et donc de la déception quant aux résultats obtenus, ou de l'usure parce que le travail devient assez vite rébarbatif.
Pourquoi ne pas explorer un style de musique complètement différent, sur lequel vous mettrez moins d'enjeu psychologique, et revenir en alternance sur celui que vous préférez ? Vous pouvez aussi utiliser une approche contre-intuitive : travailler moins, pour aller vers l'essentiel au lieu de vous acharner. Cela peut aussi passer par le fait de changer totalement son échauffement, ou se fixer des objectifs différents sur les chansons (ex : axer plus sur l'interprétation que la technique).
Approche n°4 : se fixer un objectif motivant et adapté aux circonstances
Faire du metal finnois déguisé en dinosaure, ça, ça me motive (le groupe Hevisaurus)
Si en phase de découverte de la voix les choses sont souvent motivantes en elles-mêmes car tout est neuf, vient souvent un moment ensuite où se demande comment concrétiser l'intérêt de nos résultats. Beaucoup de chanteurs amateurs hésitent à intégrer un groupe ou créer un projet musical personnel rapidement, car ils ne se pensent pas assez bons.
D'autres chanteurs sont frustrés de ne pas pouvoir faire de concerts actuellement, mais plutôt que de changer temporairement d'objectif, se contentent de ruminer ; frustration assurée !
La réalité est qu'on peut toujours trouver un projet à notre goût ou à notre portée (ex : enregistrer une chanson chez soi, trouver des musiciens à notre niveau, monter un répertoire solide, préparer une vidéo live...). L'avantage de s'engager dans ce genre de démarche est que cela va justement créer du challenge, des besoins précis, et donc une motivation particulière au travail que vous allez effectuer. Plus de sens est souvent synonyme de plus de progrès !
Approche n°5 : Remettre le fun au centre de la pratique
Du fun, du jeu
Vous pouvez être particulièrement bosseur et avoir des objectifs ambitieux, si vous oubliez de mettre du fun dans votre pratique, le prix à payer sera élevé. Chantez-vous pour prouver quelque chose aux autres ou à vous-même ? Ou pour atteindre la perfection vocale ? Ces raisons sont extrêmement courantes même si on peut parfois avoir du mal à se les avouer. Après tout, le chanteur est un animal qui se met sur le devant de la scène !
Quelles que soient vos motivations, une chose est certaine : si vous oubliez le plaisir dans votre pratique quotidienne, vous ne serez jamais heureux, quels que soient vos résultats vocaux. Vos objectifs du moment peuvent alors devenir : chercher des moyens de mettre plus de fun, travailler une chanson qui vous fait sourire, vous fixer un challenge vocal amusant, pratiquer l'autodérision quand vous foirez un live, rire quand votre voix fait un son étrange et essayer de le refaire, vous rappeler ce que vous aimez dans la musique. Cherchez tous les moyens de rendre votre pratique ludique, le jeu et le fun sont les meilleurs amis de l'apprentissage !